T’es-tu déjà posé quelques minutes pour regarder ta vie? :
De quoi, elle se compose?
Comment elle vibre?
Comment raconterais-tu ta vie si on te demandait : Et toi dis moi quelle vie tu mène?
Je connais souvent des réveils diurnes… La nuit devient alors blanche et je regarde le plafond l’air pensive :
C’est quoi ma vie?
Qu’est-ce que j’en attend?
Qu’est-ce que j’en veux?
Et surtout, ai-je choisi de la vivre ainsi?
Les questions se bousculent dans ma tête comme si une petite voix m’appelait à réfléchir à tout ça : à la conscience que je mets dans ce que je fais, dans ce que je vis, …
En bref : Au sens que je donne au simple fait d’avoir la chance de respirer.
Puis me vient en tête la macabre pensée, celle vers laquelle nous évitons tous de nous tourner : et si je mourrais demain?
Est-ce que je serais fière de ce que j’ai accompli?
Est-ce que je pourrais mourir sereinement en me disant que j’ai fait de mon mieux?
Que j’ai pu pour être en accord avec moi-même, mes valeurs, mes émotions, mon corps…? Evidemment personne n’aime se poser ce genre de questions et pourtant, nous devrions nous la poser plus souvent car elle a le don de remettre les choses dans une autre perspective que celle de notre quotidien tournant autour de la consommation et de la production. Elle nous ramène à l’essentiel.
« Oui mais bon, c’est bien beau ça ! », me direz-vous, « mais c’est pas comme ça que nous avons l’habitude de mener notre vie » … et vous ne seriez pas à blâmer parce qu’après tout, ce n’est pas ce qu’une bonne partie de nos voix intérieurs (et des voix extérieurs également) nous disent.
Elles nous bombardent de croyances limitantes (« dans la vie, on en chie toujours », « on prend rarement du plaisir à travailler », « dans la vie, on fait pas ce qu’on veut », etc.), de faux besoins nourris par nos peurs (achat, nourriture compulsive, surconsommation), de blessures d’enfance (rejet, abandon, trahison, humiliation, injustice), etc.
Ce n’est jamais simple de remettre en question ces voix, ces injonctions, ces peurs qui nous font nous sentir faire partie d’un tout, parce qu’elles sont là depuis longtemps, parce qu’on a l’impression de se remettre soi en question et parce qu’on les partage avec tant d’autres personnes. Alors, au lieu de nous isoler des autres, nous préférons nous éloigner de nous et ignorer nos propres mouvements intérieurs, nos propres aspirations, nos besoins profonds.
Pourtant, ce n’est pas une fatalité et j’en suis la preuve. Fonctionnaire de famille, je m’étais installée dans le confort d’une vie sans risque, qui m’ennuyait certainement mais qui me permettait, incontestablement, de faire partie de la grande famille des fonctionnaires, de râler sur mon poste comme beaucoup et de faire la fierté familiale. Et puis, je trainais avec moi les grosses et encombrantes valises générationnelles : anxiété, angoisse, colère, etc. Alors avec tout ça, autant vous dire que la phrase « dans la vie, on en chie toujours » était une croyance bien ancrée en moi.
Mais pourtant, cette petite voix, cette petite étincelle qui brillait en moi (et qui me faisait faire des nuits blanches), cette curiosité qui m’a amené à me poser tant de questions, ben je la chéris pleinement, passionnément car c’est cette voix que j’ai entendu, écouté. C’est cette voix - voie, écrit comme ça, ça marche aussi - que j’ai suivi et qui m’a guidé jusqu’à la vie que je dessine ; une vie unique ; une vie qui me ressemble et qui me respecte, moi, mes valeurs, mes idées, mes envies, ma personnalité, mon tout.
Toi aussi tu l’entends cette petite voix? Alors si tu lui disais « Eh Toi! Oui Toi, je t’ai entendu et je vais t’écouter »; si tu prenais le temps de revenir à toi-même ; si au lieu, de courir vers l’extérieur, tu revenais à l’intérieur…