Si tu le souhaites, tu peux écouter une musique pour accompagner ta lecture : Morke Skoger de Kalandra, petite remontée émotionnelle possible ;)
« Eh bitch! We control your body. Your body our choice ». Vous l’avez sûrement vu, ce jeune homme qui, suite aux élections de Trump, a publié sur les réseaux sociaux un cri victorieux sur le contrôle du corps des femmes. Cette vidéo a fait raisonner une juste colère intérieure m’amenant à penser à toutes mes soeurs. Grâce à elles, un cri du coeur a guidé l’écriture de cet article pour vous amener à vous rebeller avec amour.
Alors qu’elle soit dite clairement ou propagée de manière plus discrète, notre corps est depuis longtemps l’objet d’une tentative de contrôle plus ou moins sévère. La société nous invite à être mince mais sans être trop maigre - à paraitre jeune mais tout en assumant notre âge - à se maquiller mais attention sans que cela ne se voit trop - à être sportive mais pas trop musclée - à manger sainement mais si tu manges tout le temps de la salade, tu es chiante - à être drôle mais pas vulgaire - à aimer le sexe mais n’en fais pas trop voire pas du tout sinon tu es sale… En bref, des messages qui disent tout et leur contraire, qui nous enferment, nous contrôlent et nous dressent contre nous-même mais également les unes contre les autres.
Ce rejet du corps féminin est ancré en nous, fortement, sans forcément que nous nous en rendions compte. Combien de femmes se scrutent avant de sortir avec l’idée de regarder comment son corps est mis en valeur ? Qu’est-ce qui pourrait faire l’objet de remarques ? Qu’est-ce qui pourrait faire de moi l’objet d’un jugement négatif ?
Nous nous pensions coquettes, moi je dis que nous sommes inquiètes. Nous savons à quel point ce corps peut être source de dénigrement, de honte, de culpabilité, de critiques et de mots blessants que nous garderons en nous comme un poison à effet lent. Combien de femmes peuvent dire qu’elles sont capables de se regarder nues sans sourciller, sans avoir des mauvaises pensées sur telle ou telle partie de leur corps? Laquelle peut dire qu’elle n’aimerait rien changer, rien modifier? Laquelle peut dire qu’elle se regarde tous les jours dans le miroir en étant fière de ce qu’elle voit. Et puis quand nous souffrons, c’est notre corps que nous accusons, que nous pointons du doigt : « Tu m’abandonnes » ; « Tu n’es plus bon à rien! ».
Et si nous nous réconcilions avec notre corps? Si la meilleure façon de nous rebeller c’était d’enfin nous aimer telles que nous sommes, telles que nous sommes faites avec chacun de nos aspects jugés plus ou moins sévèrement par la société. Nous sommes étrangères à ce que la société veut nous imposer mais nous sommes responsables de ce qu’elle continue à vouloir nous imposer car nous le propageons en étant nos propres bourreaux. Nous ne cessons de dire, « mon corps mon choix! ». Et oui, évidemment, il est important de toujours le rappeler mais, dans l’intimité, c’est quoi faire un choix pour mon corps? Le dominer? Quels choix je fais? Et finalement, ne fais-je pas partie de ce système qui m’emprisonne alors que je nourris les croyances, les comportements, les images qui m’amènent à maltraiter mon corps ?
Je connais ce corps. Il est Moi. Il m’insuffle la vie. Il me donne corps. Il me permet l’expression de mon être profond dans ce monde.
Je l’aime et lui exprime chaque jour l’amour qu’il mérite. Je me reconnecte à lui afin de mieux l’écouter et lui permettre d’être choyé, d’être justement valorisé comme il est digne de l’être. J'écoute ses messages et j'agis pour lui donner la place de s'exprimer.
Je me rebelle. Je crie mon amour à ce corps qui me suit depuis toujours. Ainsi j’insuffle le respect qu’on doit à mon corps de femme si puissant et si beau. Je me reconnecte à son essentiel, à sa puissance, à ses vibrations, à ses sensations. Je lui offre l’espace d’expression qu’il a besoin pour se libérer. Je libère ainsi mon corps et inspire les autres à se libérer.
Tu es partante ?